Un pionnier de l’aéronavale : Jean FOURIS (1905-1927)
Né le 11 septembre 1905 à Saint-Sauves (village des Chaumettes-Hautes) de père inconnu et d'Eugénie FOURIS, Jean Antoine Henri FOURIS est appelé à l'activité au 2ème dépôt des équipages de la flotte (Brest) le 13 novembre 1925. Il effectue un stage comme boursier de pilotage de la marine à l'école Camplan à Mérignac jusqu'au 10 janvier 1926 et arrive au 4ème dépôt des équipages de la flotte (Rochefort) le 7 avril 1926. Breveté (certificat de pilote d'aviation) le 20 mai 1926, il est affecté au Centre d'Aviation Maritime de Hourtin (à compter du 16 avril 1926) puis de Hyères-Le Palyvestre (à compter du 12 juin 1926) et de Saint-Raphaël (à compter du 1er octobre 1926). Il est ensuite affecté au groupe aérien Béarn (Centre d'Aviation Maritime de Palyvestre).
Alors matelot de 2ème classe arrimeur pilote d'aviation, il est tué le 4 avril 1927 à 15 heures lors d'une collision entre deux appareils Levasseur PL.5 de la 1ère escadrille de chasse de la 5ème région maritime (5C1) stationnée sur la base aérienne de Palyvestre) lors d'un vol d'entraînement à Hyères (Var). Demeurant alors 12 rue des quatre passeports à Clermont-Ferrand, le corps de Jean FOURIS repose au cimetière d'Aubière (63).
Périssent également dans cet accident l'aspirant observateur de réserve William, Charles WADDINGTON (né le 8 janvier 1906 à New-York), le quartier-maître arrimeur Georges Henri Charles LE BARZE (né le 8 mai 1901 à Caudan) et l'enseigne de vaisseau de 1ère classe Jean-Yves, Louis, Edmond ANFRAY (né le 9 février 1901 à Vire).
Les noms des quatre victimes sont inscrits sur le mémorial des aviateurs de la base et de la flottille Béarn à Hyères ainsi que sur les monuments consacrés aux marins morts en service aérien commandé érigés à Crozon et sur la colline de Costebelle à Hyères.
Par décrets du Président de la République en date du 26 juillet 1927 (publiés au Journal officiel du 28 juillet 1927), la médaille militaire a été conférée à titre posthume à l'aspirant WADDINGTON, au quartier-maître LE BARZE et au matelot FOURIS tandis que l'enseigne de vaisseau ANFRAY a été nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.
Officier en second de l'escadrille 5C1 et tué au commande de son Levasseur, l'enseigne de vaisseau ANFRAY était entré à l'école Navale le 1er octobre 1919. Il était devenu officier le 1er octobre 1921 et pilote d'aviation en 1925. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris.
Le Levasseur PL.5 a été créé en 1926 ; ce chasseur français biplace de chasse embarqué n'a été construit qu'en 20 exemplaires pour l'aéronautique navale française et mis en service sur le premier porte-avion français Béarn à partir de 1927(+ trois prototypes Levasseur V C.2B et un Levasseur V AM B-C.2).
données techniques :
Envergure : 12,36 m Longueur : 8,80 m
Hauteur : 3,22 m Surface portante : 37,00 m2
Masse à vide : 1 350 kg Masse totale : 1 800 kg
Equipage : 2
Motorisation : 1 moteur en ligne Lorraine Dietrich 12 Eb de 450 chevaux
Vitesse maximale : 215 km/h
Autonomie : 800 km à charge maximale
Armement : 2 mitrailleuses Vickers de 7,7 mm synchronisées de capot et 2 Lewis Mark I mobiles à l’arrière
La Base d'Aéronautique Navale (BAN) d'Hyères - Le Palyvestre (du latin "paludes" qui signifie "marécage")
L'aérodrome est en effet situé sur une plaine marécageuse dont l'altitude est légèrement supérieure au niveau de la mer. La plaine du Palyvestre était à l'origine un vaste pâturage avant de devenir un aérodrome au début du XXème siècle. En 1911, Hélène DUTRIEU y gagna la coupe "Fémina" avec son biplan Farman après un vol de 38 minutes. En 1919, le Ministre de la marine décida d'assécher les pâturages et, en 1920, la Marine utilisa le terrain pour son aviation : le lieutenant de vaisseau TESTE y décolla pour poser les roues de son Hanriot sur le pont du porte-avion Béarn, et effectua ainsi le premier appontage de l'histoire de l'aéronautique navale. En 1922, le premier hangar fut construit.
Le 1er février 1925, la base militaire fut officiellement créée et dénommée "Centre d'Aviation Maritime du Palyvestre". Durant cette année furent stationnés les Gourdou-Leseurres et Dewoitine 300 qui constituaient le groupe aérien du porte-avions Béarn. Ces appareils y effectuèrent les premiers appontages simulés sur piste (ASSP). En 1928, une base d'hydravions fut créée ainsi que l'escadrille 3S1, armée d'hydravions CAMS-37. Entre la première et la seconde guerre mondiale, la B.A.N. du Palyvestre reçut de très nombreux appareils comme les Morane, Potez, Wibault, Levasseur, Nieuport, Delage, Dewoitine, Chance-Vought, Bloch et même un autogire, le Léo C-30 de l'escadrille 3S2. La base fut fermée le 8 novembre 1942 jusqu'au début de 1945. La base d'hydravions fut détruite pendant le débarquement de Provence et non reconstruite.
La première mission de la B.A.N. est aujourd'hui l'entraînement des unités et le soutien des détachements. De nombreux avions et hélicoptères profitent de la situation géographique de la B.A.N. pour y faire escale. La B.A.N. constitue également le terrain de déroutement des avions du groupe aérien du porte-avions Charles de Gaulle.La B.A.N. d'Hyères est voisine avec l'aéroport principal de la région méditerranéenne basée à Toulon. Elle est établie sur 250 hectares et possède un périmètre de 8 kilomètres.
Sources :
Service Historique de la Défense - Château de Vincennes BP 2 - 00300 ARMÉES
Centre de traitement de l'information pour les ressources humaines de la Marine - Section EAM BP 413 - 83800 TOULON NAVAL
RDHAN 3 avenue Octave Gréard - 75340 PARIS Cedex 07
Mairies de Saint-Sauves d'Auvergne (63) et d'Hyères (83)
Thibault FOURIS